Calandreta Cardonilha

LA CALANDRETA : QU'ES AQUÒ ?

Les Calandretas sont des écoles privées sous contrat d’association avec l’État.

Dans une décision rendue le 23 novembre 1977, le Conseil Constitutionnel a considéré que la liberté d’enseignement faisait partie des principes fondamentaux reconnus par les lois de la République. La loi n°59-1557 du 31 décembre 1959, dite loi « Debré » a permis de définir les rapports actuels entre l’État et les établissements d’enseignement privés, instituant un certain équilibre.
Les établissements privés peuvent être hors contrat ou bien liés à l’État par un contrat simple ou un contrat d’association.

LE CONTRAT D’ASSOCIATION
L’école Calandreta la Cardonilha est un établissement privé sous contrat d’association avec l’État. Pour les établissements privés sous contrat, l’État prend en charge la rémunération des personnels enseignants. Les collectivités locales peuvent participent quant à elles au fonctionnement matériel des classes sous contrat.

Les  associations  locales  Calandreta  sont  toutes  affiliées  à  la  Confédération  Calandreta.
Elles forment des regroupements fédéraux au niveau départemental et régional. 

LES FÉDÉRATIONS DÉPARTEMENTALES & RÉGIONALES
La Calandreta de Mèze avec les autres écoles du département de l’Hérault relèvent de la fédération départementale.
Elle appartient également à la Fédération régionale qui est un lieu de rencontre pour les associations locales et pour les associations préfiguratives porteuses de projets d’ouvertures de calandretas.

La fédération régionale est quant à elle l’interlocuteur du Conseil régional. Elle gère les subventions qu’elle reçoit et les répartit entre les écoles. De plus, elle se charge des relations avec l’Académie pour tout ce qui concerne les dossiers des enseignants dont elle a la gestion administrative.

LA CONFÉDÉRATION CALANDRETA
Les fédérations régionales et départementales ainsi que les associations locales sont toutes affiliées à la « Confédération Calandreta ». Cette dernière garantit l’identité des Calandretas grâce à l’agrément qu’elle leur accorde.

La Confédération Calandreta représente les écoles et fédérations auprès des pouvoirs publics. C’est elle qui, en relation avec les Fédérations Régionales, mène les négociations qui touchent aux effectifs et au nombre de postes auprès du Ministère de l’Éducation Nationale.  Elle anime le mouvement par le biais de congrès confédéraux.

HISTORIQUE DES CALANDRETAS

C’est pour répondre au besoin de sauvegarde et de transmission de la langue occitane que quelques passionnés ont débuté l’aventure à la fin des années 70. Calandreta est alors un mouvement qui ne cesse de se développer malgré les difficultés.

1979 : La première école occitane est fondée à Pau. Elle prendra le nom de Calandreta, qui signifie en Gascon, petite alouette.

1980 : quelques mois plus tard, la Calandreta de Béziers voit le jour suivie de celles de Toulouse et Montpellier. Les écoles n’avaient pas d’existence juridique claire et pas de moyens financiers. Enseigner à Calandreta était un acte militant !

1983 : Seaska (Basque), Diwan (Breton), Bressola (Catalan), scola Corsa (Corse) et Calandreta (Occitan) revendiquent ensemble pour une intégration au sein de l’éducation nationale et pour le paiement par l’État des salaires des enseignants. Il fallait tout élaborer : le projet linguistique et pédagogique, mener la bataille politique, juridique et financière pour la survie des écoles. Les familles organisaient tout ce qu’elles pouvaient pour payer les « regents » qui s’étaient formés sur le terrain.

1985 : Les villes de Montpellier et Béziers votent l’ouverture de classes publiques pour Calandreta dans des établissements publics car une possibilité semblait poindre au ministère. La désillusion sera grande : non il n’y aura pas d’intégration, non les enseignants ne seraient pas payés par l’État.

1989 :  il existe 10 écoles Calandreta.

1993 :  il y a 17 écoles en activité et s’ouvre le centre de formation APRENE pour les enseignants de Calandreta.

1994 :  le Ministre de l’Education Nationale François Bayrou propose pour les écoles Calandreta, dans le cadre de la loi de décembre 1959, le statut d’école privée sous contrat d’association avec l’Etat. Les Calandretas sont ainsi officiellement reconnues comme des écoles de promotion de l’enseignement de la langue régionale. Le caractère propre des Calandretas est constitué du bilinguisme par immersion qui implique des effectifs réduits, de la pédagogie innovante et de la laïcité.

1997 : ouverture du 1er collège Calandreta à Grabels.

1998 : un rapport remis au Premier Ministre sur les « Langues et Cultures régionales » propose d’avancer vers un nouveau statut « d’Établissement d’Intérêt Public » qui correspond à une revendication des Calandretas. En avril 1999, la France signe la Charte Européenne des langues régionales et minoritaires et le Ministère de l’Education Nationale ouvre des négociations visant à doter les Calandretas d’un statut public. Mais la décision en mai 1999 du Conseil Constitutionnel déclarant que la charte européenne des langues minoritaires est incompatible avec la Constitution française, annule tous les espoirs d’un nouveau statut plus favorable.

En 2002 : la tentative d’intégration de Diwan dans le service public s’achève piteusement puisque l’immersion en langue bretonne était toujours inconstitutionnelle. Et le 29 novembre 2002 le conseil d’Etat annule définitivement les textes pour l’intégration dans le service public sous prétexte que l’immersion ou même la parité horaire allaient au delà de ce qui est nécessaire pour apprendre une langue régionale. Les années passent et les postes d’enseignants sont octroyés au compte goutte, toujours en deçà des besoins réels.

Le 22 octobre 2005, à Carcassonne s’organise une grande manifestation en faveur de l’occitan. Le 17 mars 2007, à Béziers se sont 20.000 personnes qui sont dans la rue pour demander l’augmentation des moyens pour enseigner l’occitan à l’école.Le 21 juillet 2008, la réforme constitutionnelle adoptée par le Congrès à Versailles fait entrer dans l’article 75 de la Constitution l’appartenance des langues régionales « au patrimoine de la France ». L’espoir renait le samedi 24 octobre 2009 une nouvelle grande manifestation en faveur de l’occitan a réuni près de 25.000 personnes à Carcassonne. Une délégation mézoise a participé à cette journée « per la lenga occitana ! ».

2014 : 63 établissements : 60 écoles et 3 collèges (Pau, Montpellier et Toulouse). Calandreta compte 3331 élèves au primaires et 140 au Collège.